Julien Zoa: discret et efficace

lundi 25 novembre 2019

Pro B

Arrivé sur la pointe des pieds à Gries, Julien Zoa fait aujourd’hui l’unanimité. L’assistant de Ludovic Pouillart, animé par une féroce passion pour le jeu et à l’origine du centre de formation, combine avec brio exigence et bienveillance.

Même hier, jour de ses 35 ans, Julien Zoa ne s’est pas accordé de répit, en décortiquant pendant la nuit, dans le bus, la vidéo de la défaite du BCGO à Saint-Chamond.

L’assistant de Ludovic Pouillart est un passionné, un amoureux inconditionnel de la balle orange. « Le basket, c’est le plus beau des sports, confie-t-il. C’est chauvin, mais c’est vrai. On doit allier les qualités techniques aux qualités physiques. On a besoin des bras, des jambes, de courir, de sauter. Et l’humain y tient une place importante. C’est grâce au basket que je me suis développé en tant qu’homme. »

Séances de shoots à 5h du matin

L’été, il est coach personnel, il l’a été pour Louis Labeyrie notamment, l’ex-intérieur de la SIG. Depuis cette saison, il est le bras droit de Ludovic Pouillart sur le banc griesois.

« Ça fait treize ans qu’on se connaît. À l’époque, on vivait tous les deux en région parisienne, et c’est lui qui m’a proposé de devenir son assistant à Cergy, en N1. On est toujours resté en contact et l’an dernier, il m’a fait venir à Gries comme entraîneur de la réserve d’abord. Il y a un vrai respect mutuel entre nous », juge l’intéressé.

Responsable cette année du suivi individuel des joueurs pros, Julien Zoa a en lui le feu sacré, celui qui façonne les grands destins et donne la faim pour toujours progresser.

« Ma devise, c’est de ne jamais rien lâcher. Quand je vivais à Paris, c’est Mam’s Carter, un entraîneur assez connu dans le milieu, qui a été mon mentor et m’a inculqué ces valeurs de partage et de détermination », explique-t-il, lui qui l’an passé, n’hésitait pas à se lever à 5h du matin pour accompagner Olivier Cortale dans ses séances de shoots matinales.

En tant que joueur, Zo’, comme on le surnomme, est parti à 17 ans tenter sa chance outre-Atlantique à New-York et Montréal, avant de revenir en Nationale 3 un an plus tard, à Neuilly-sur-Marne en Île-de- France.

Ce retour à la case départ lui donne le déclic. Désormais, son rêve, à savoir « devenir pro », il le vivra à travers les autres, grâce au coaching.

Son talent et sa bienveillance naturelle trouveront là un terrain d’expression propice. « Certains de mes entraîneurs disaient que j’avais “un truc”. Et ce truc, je crois que c’est ma capacité à fédérer. »

On ne peut pas, c’est vrai, se fâcher avec Julien Zoa. Homme de coeur et coach d’action, le Francilien a toutes les cartes en main pour faire une grande carrière, même si son naturel discret n’en fait pas un personnage aussi charismatique que Ludovic Pouillart. Pour l’instant.

Gries, son « village gaulois »

« On travaille très bien ensemble et je crois pouvoir encore beaucoup apprendre à ses côtés, estime-t-il. Un jour, dans quelques années, je volerai de mes propres ailes, mais il restera celui qui m’a fait confiance. »

Gries aussi, son « village gaulois » comme il l’appelle, demeurera le club où ses espérances sont devenues palpables. « Au début, ça m’a fait bizarre. Pas de métro, pas de Mcdo, plaisante Julien Zoa. Mais finalement… une fois qu’on est là, on ne veut plus partir. La salle, c’est ma maison, je l’adore cet endroit. Elle est belle, et il y a une âme. »

C’est dans cette salle également qu’est née l’idée de créer un centre de formation, un projet qu’il a magistralement chapeauté avec Dominique Kiefer notamment.

« Pas pressé », Julien Zoa peut aller loin et très haut. Jusqu’où ? L’Élite n’est pas un gros mot pour lui. C’est un horizon qu’il espère atteindre, avec l’humilité et la passion pour seuls guides.

 

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