Le chaînon manquant

lundi 02 mars 2020

Pro B

En 26 minutes de temps de jeu, Ron Mvouika a répondu aux attentes placées en lui en apportant gnaque, tempérament et talent. En entraînant ses partenaires, il a été le facteur X de la victoire des Verts contre Fos.

On se régale déjà de ses grands gestes pour haranguer le public, comme après ce trois points décisif (86-78) dans le money time, ou de la fougue qui l’anime lorsqu’il se jette sur un ballon comme si sa vie en dépendait.

Il est comme ça, Ron Mvouika, entier et authentique. « Je ne sais pas jouer au basket autrement », confirme-t-il, tout sourire, pour sa première conférence de presse en vert.

Sur un terrain, Ron Mvouika prend de la place, c’est incontestable. Trop jugeront certains. Le nouvel arrière du BCGO, connu « pour son caractère », n’a que très peu évolué en France – une pige de trois matches à Vitré en 2016/2017 –, boudé pour son tempérament de feu.

« Julien Zoa, comme un frère pour moi »

Il a sinon bourlingué un peu partout, en Angleterre, en Allemagne et en NCAA, aux États-Unis. Reconnaissant envers Ludovic Pouillart de lui avoir « donné sa chance », le néo-Griesois pourrait être la pièce qui manquait au puzzle villageois.

« Je connais surtout Julien Zoa ( l’assistant de Ludovic Pouillart ) depuis que j’ai neuf ans. On a grandi dans le même quartier, il m’entraîne depuis 20 ans, c’est comme un frère », révèle-t-il.

Pour en revenir à ce côté bad-boy, c’est précisément ce que recherchait Ludovic Pouillart : « Exprimer ses sentiments, extérioriser un peu : c’est là qu’on péchait. Des fois, on faisait de grosses performances et il n’y avait aucun enthousiasme. Avec Ron et Cameron ( Naylor ), c’est en train de changer. Je l’ai vu aux entraînements, ça se chambre, ça discute », confie l’entraîneur, avec l’intuition malgré tout que son équipe affiche un visage plus conquérant désormais.

L’énergie qu’il dégage, nourrie par un cœur énorme et sa « foi en Dieu », selon ses mots, est contagieuse. Samir Gbetkom, déchaîné dans les dernières minutes contre Fos-sur-Mer, a affiché par exemple toute la complicité qui le lie à son nouveau coéquipier au moment de célébrer ses paniers.

« Il en suffit d’un pour désinhiber les autres »

Adopté en un rien de temps par le public, il a aussi, selon ses dires, été « bien accueilli, dans un club très familial », en donnant le sentiment d’y jouer depuis déjà longtemps. « En plus, je parle un peu l’espagnol », glisse-t-il.

« Changer de club, pour moi c’est une habitude, alors m’intégrer dans un nouvel environnement, je sais faire », ajoute-t-il, en toute simplicité.

Conscient des attentes placées en lui, il ne compte pas se cacher. Lorsqu’on lui pose la question des objectifs qu’il se fixe avec le BCGO, là non plus, il n’enfile pas de muselière. « Je ne suis pas connu pour ça, sourit-il. Moi j’aimerais qu’on fasse les play-offs, vraiment. Après on verra, mais pour le moment, on prend un match à la fois, et il faut qu’on assure à la maison. »

Avec ses onze points en 26 minutes, Ron Mvouika a montré aussi toute sa palette de bon basketteur. « Évidemment qu’il a du talent, confirme Ludovic Pouillart. L’équipe en avait déjà mais ce qu’il apporte par sa grinta et hors du terrain, c’est énorme. Il n’en faut qu’un parfois pour désinhiber les autres», conclut-il, bien conscient que dix comme Ron Mvouika dans une équipe, ce serait sans doute de trop. Mais un seul, ça peut aider.

source : dna.fr

 

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